JS-17.2
Strategy and Resistance Against Marginalization in the Barber Profession : The Case of “Arabs” or “Blacks” Female Professional Hairstylists.
Strategy and Resistance Against Marginalization in the Barber Profession : The Case of “Arabs” or “Blacks” Female Professional Hairstylists.
Sunday, 10 July 2016: 14:27
Location: Hörsaal I (Neues Institutsgebäude (NIG))
Oral Presentation
Cette communication qui prend pour référence la sociologie des professions et la sociologie du travail portera sur les pratiques discriminantes que subissent certaines professionnelles de la coiffure ou professionnelles en devenir (apprenties coiffeuses) en fonction de leurs origines ethniques (supposées ou réelles) et de leur classe sociale. Plus précisément, nous nous attacherons, dans une approche intersectionnelle, à décrire les différentes barrières et discriminations que rencontrent les coiffeuses dites « issues de l’immigration » d’origine « magrébine » ou « africaine » tout au long de leur carrière (de l’embauche à la stabilisation dans l’emploi) et les tentatives qu’elles essayent de mettre en place pour infléchir cette situation. Par exemple, tout un travail sur leur corps et leurs manières de s’exprimer est réalisé afin de dissimuler les « stigmates » liés à leur origine sociale et ethnique et ainsi se rapprocher de l’idéal caucasien recherché par la profession et par les clients. Certaines y parviennent mais ces « stratégies » s’avèrent précaires et se doivent d’être constamment renforcées. Pour autant, ces tentatives de conformisme à un idéal caucasien ne signifient toutefois pas acceptation des rapports de domination de la part des coiffeuses. Nous verrons, en effet que loin d’être démunies, des formes de résistance discrètes et ténues se donnent à voir vis-à-vis des clients et de la direction et permettent aux professionnelles de « tenir ».
Ce travail s’inscrit dans le cadre d’une thèse et est basé sur soixante-quinze entretiens semi-directifs avec des patron.ne.s, des coiffeur.se.s et des apprenti.e.s ainsi que sur des observations participantes en tant que stagiaire dans sept salons de coiffure (franchisés ou indépendants) et dans deux établissements chargés de la formation des futurs coiffeurs (école privé et centre de formation d’apprentis).