Ces tendances ne manquent pas de se manifester également au Brésil. A partir des années 80, le contexte politique de démocratisation ne signifie pas pour autant la fin de « l’apartheid » social des travailleurs ni de la profonde fracture économique de la société brésilienne. Des formes de travail atypiques qui se veulent innovantes vont surgir et se donnent pour mission de trouver une nouvelle dignité au travailleur, base indispensable pour forger une nouvelle identité sociale qui lui permette de revendiquer plus de justice et de démocratie dans les relations de travail. La fin du 20e siècle voit se développer de nombreuses formes de travail informel, notamment dans le cadre de l´économie solidaire.
La préoccupation, dans cet article[1] est de savoir dans quelle mesure le travail, aujourd´hui, peut construire le travailleur comme sujet social et devenir l´expérience fondatrice d´identité sociale et d´action collective. Les deux concepts : identité sociale et expérience sociale, seront étudiés à partir des travaux de Claude Dubar et François Dubet.
[1] Deux recherches sont à la base da réflexion développée dans cet article : l’une étudie l´action collective de camelots dans le sud du Brésil ; l´autre analyse les relations de travail dans l´économie solidaire, comparant des organisations françaises et brésiliennes.