Par ailleurs, les méga projets deviennent synonymes de conflits potentiels opposant aux promoteurs (privés ou publics), les mouvements urbains, défenseurs du Droit à la ville, et des citadins et citadines menacés par cette stratégie. Sources de conflictualité, ils peuvent devenir l’objet d’autres modalités relationnelles (négociation, compromis, partenariat…) entre acteurs. On peut donc se demander dans quelle mesure la nature des mégaprojets a un effet sur son acceptabilité sociale, et les rapports entre les acteurs qui l’entourent? Les méga projets sont-ils susceptibles d’être instrumentalisés par les mouvements urbains en vue d’atteindre leurs propres objectifs? Ne risquent-ils pas d’être cooptés par les promoteurs qui voient ainsi la légitimité du projet s’accroître?
Cette communication porte sur deux cas montréalais. Elle s’arrête au Centre universitaire de santé l’université McGill de Montréal et au Centre hospitalier universitaire de Montréal, et aux stratégies du mouvement urbain relatif à leur implantation. Des organismes du mouvement urbain montréalais ont choisi de s’allier aux promoteurs dans le cadre d’une structure de concertation, espérant que cette stratégie serait plus susceptible de faire valoir les intérêts des citoyens. Or, les alliances se transforment et se reconfigurent au cours de la réalisation du mega projet. Quel est l’état des rapports actuels des acteurs liés aux mégaprojets et quels sont les impacts sur les modalités de déploiement des grands projets hospitaliers?