Friday, August 3, 2012: 9:00 AM
Faculty of Economics, TBA
La grande majorité de la littérature en sciences sociales sur les politiques sociales suit une analyse d’impact-objectif du programme sur la population d’allocataire de référence. Cette analyse sous-entend que ces travaux ont pour but de mesurer le degré de proximité ou de distance entre les résultats obtenus et les objectifs initiaux du programme. Par conséquent, la problématique est que ces travaux n’évaluent pas le décalage entre les normes institutionnelles et les pratiques sociales. Notre recherche souhaite porter un autre regard, ce qui nous intéresse est d’analyser comment (et à partir de quels registres) les politiques pour combatre la pauvreté peuvent créer des frontières symboliques et morales, reconfigurant différents statuts (notamment par genre) entre individus et groupes. En particulier, nous aborderons le « Programme Bourse Famille », mis en oeuvre au Brésil en 2003, en le comparant (à travers des donnés secondaires) avec l’ancien programme du Revenu Minimum d’Insertion, actuellement renommé Revenu de Solidarité Actives français. Dans un premier temps, nous montrerons comment la politique de distribution de revenu peut produire certains paramètres de différenciation sociale entre les « pauvres ». Ensuite, nous analyserons comment se construit (formellement et informellement) un stigma autour de la figure de l’allocataire en produisant en ultime instance un processus de déclassification sociale. Dans un dernier temps, nous chercherons à déterminer les valeurs auxquelles les allocataires adhérent pour justifier de leur insertion dans le Programme. Est-il basé sur les notions de justice? Du droit social? D’aide humanitaire? Du mérite? Du paternalisme? Pour cela, nous avons réalisé une observation participante pendant deux mois puis, nous avons mené 60 entretiens approfondis avec les «pauvres»: allocataires et les non-allocataires (et aussi avec les enseignants et profissionnels de la santé et de la assistance sociale) dans une périphérie de Rio de Janeiro au Brésil.