382.3 Des programmes de lutte contre la pauvreté au pérou et en Bolivie : Du référentiel néolibéral à inflexions sociales à un droit universel à l'assistance ?

Thursday, August 2, 2012: 4:51 PM
Faculty of Economics, TBA
Oral Presentation
Nora NAGELS , IHEID, Geneva, Switzerland
Alors que le gouvernement d’Alan García, au Pérou, demeure l’un des pays les plus ‘néolibéraux’ de la région, la Bolivie d’Evo Morales s’oriente vers un régime ‘national-populaire-indigéniste’. Cependant, tous deux adoptent, depuis 2005, le même type de politiques de lutte contre la pauvreté : des programmes de transferts conditionnés. Après avoir éclairé les contextes d’émergence de ces politiques, cette communication s’attèlera à mettre en exergue leurs différences et ressemblances en les reliant à des référentiels de politiques sociales.

Au Pérou, JUNTOS conditionne un transfert mensuel aux mères d’enfants scolarisés qui se rendent à une série de contrôles sanitaires. Les destinataires finaux sont sélectionnés par un ciblage sur les plus pauvres et le contrôle des conditions est sévère. En Bolivie, le Bono Juancito Pinto (BJP) et le Bono Juana Azurduy (BJA) visent à rendre ‘palpables’ les changements initiés par le nouvel Etat plurinational. Le premier verse une allocation annuelle à tous les enfants scolarisés dans l’enseignement public et le deuxième octroie un subside monétaire, lors de contrôles sanitaires prénataux et postnataux, à  toutes les mères d’enfants de moins de deux ans sans assurance maladie. Si le contrôle du suivi des conditions est quasi inexistant pour le BJP celui pour le BJA est plus important.

L’objectif poursuivi vise à comparer ces programmes par rapport aux référentiels de politiques sociales auxquels ils renvoient. Le Pérou et le Bolivie divergent quant à leur critère de sélection des destinataires finaux et sur le contrôle des conditions. L’hypothèse est la suivante : alors qu’au Pérou le référentiel ‘néolibéral à inflexion sociale’ est fondamental, la Bolivie tente de s’en distancier et pose les jalons d’un droit universel à l’assistance. Cependant, malgré ces différences palpables, tous deux mobilisent la figure maternelle de manière centrale et tout compte fait peu différenciée.