232.2 Corps-machines dans le jeu du vertige-contrôle: Les jeunes et les courses de voitures et des motos

Thursday, August 2, 2012: 9:20 AM
Faculty of Economics, TBA
Oral Presentation
Leila JEOLAS , Departamento de Ciências Sociais, Universidade Estadual de Londrina, Londrina-PR, Brazil
Hagen KORDES , Münster Universität, Tecklenburg, Germany
La recherche ethnographique a comme thème les courses clandestines des voitures et des motos (« rachas ») à Londrina-Brésil, dont une partie s`exerce dans l´autodrome, dans une tentative d´institutionalisation de ces pratiques dangereuses. L’objectif est d´appréhender comment les jeunes hommes proposent des défis, en prenant des risques qui mettent en danger leur vie, contrairement aux discours dans lequels les risques sont niés et contrôlés dans notre monde technologisé et sécuritaire. Il s´agit de comprendre les significations q´ils attribuent au risque encouru dans ces courses ainsi que à l´experience de la vitesse et à leurs expérimentations de démarrage, de dérapage et de manoeuvres. Dans leurs récits, ils préfèrent valoriser leur capacité de maîtriser leurs machines, de jouer et de jouir. Cela s’exprime sensoriellement par le visuel (les phares appelant au « racha »), par l’auditif  (le son des moteurs), par l’olfactif  (l’odeur de carburant et des pneus) et par le tactile (la trépidation corporelle). Conjuguer le vertige de la vitesse (dérapage contrôlé) avec celui de la maîtrise dans la « rigolade », c´est ce que semble rechercher ces jeunes. D´autres pratiques à risque font interagir cette double recherche de vertige et de contrôle, en permettant à l’individu d’exorciser son sentiment quotidien d’impuissance à partir du sentiment de contrôle de son corps. L´expérience proportionnée par les machines semble causer une (re)intensification des sensations corporelles et des émotions, et en plus gérer aux jeunes un sentiment d´appartenance et la possibilité d’échapper à la sensation de déracinement et au piège de l’uniformité moderne.  Ainsi, il n´y aurait pas de contradiction entre la surestimation de soi et la sous-évaluation du risque de la part de ces jeunes dans un contexte socioculturel, qui, d’un côté, conjure les risques et multiplie les assurances et, de l’autre, valorise le succès matériel, l’initiative, la performance et la reconnaissance personnelles.