Disparité De Genre Dans L'adoption De Pratiques Agroécologiques Au Sénégal

Thursday, 10 July 2025
Location: FSE001 (Faculty of Education Sciences (FSE))
Distributed Paper
Bayo Diakhaté FINDA, Institut Sénégalais de Recherches Agricoles/Bureau d'Analyse Macroéconomiques (ISRA/BAME), Senegal
L’agroécologie apparaît aujourd’hui comme une alternative pour relever les défis de réduction de la pauvreté, de la résilience et de la sécurité alimentaire. Pour atteindre ces objectifs, la prise en compte de toutes les couches sociales est primordiale. L’accès aux ressources foncières et aux intrants (semences, engrais, matériel, crédits...) est un facteur déterminant pour favoriser la transition agroécologique des producteurs. À l’inverse, leur déficit entrave l’adoption de pratiques plus durables. Cependant, les rapports de genre restent encore stéréotypés dans le secteur agricole. En effet, les ressources et facteurs de production sont inégalement répartis entre les hommes et les femmes au détriment des femmes. Nous faisons ici l’hypothèse que les disparités de genre dans l’accès aux ressources constituent une entrave pour une TAE.

De manière globale, les femmes et les jeunes ont un accès limité aux ressources productives comparé à leurs homologues hommes. Les superficies cultivées sont en moyenne plus importantes chez les hommes que chez les femmes et les jeunes. L’accès au crédit formel, est plus significatif chez les hommes et celui informel plus sollicité par les femmes. Le même constat est fait sur le recours à la main d’œuvre qui est quasi inexistant chez les femmes et les jeunes. Parallèlement, les résultats indiquent que les hommes mettent plus facilement en œuvre des pratiques agroécologiques que les femmes du fait de leur faible accès aux ressources. Ils font plus recours aux semences certifiées contrairement aux femmes qui mobilisent des techniques de sélection variétale et de conservation de semences. En ce qui concerne l’utilisation de fumure organique, elle augmente significativement chez les hommes, comparés aux femmes et aux jeunes.

Les résultats fournissent des indications que les inégalités d’accès aux fonciers, aux intrants, aux crédits et aux services d’appui limitent l’implication des femmes et des jeunes dans l’adoption de pratique agroécologique.