Quand La Violences Fait La Ville

La compréhension des liens entre l'espace et les violences de rue, notamment les rivalités entre quartiers, s'est principalement appuyée sur l'étude de la socialisation à ces conflits. La recherche a insisté sur le poids de la ségrégation et du localisme, à la place des bandes de jeune et leur attachement à la défense d'un honneur collectif, au rôle de la surveillance humaine et technologique qui dissuade les mobilités, mais aussi la paupérisation et l’immobilité sociale des habitants des quartiers les plus vulnérables. En prenant appui sur près de 20 ans de recherche sur les phénomènes de bande, on propose de montrer à quel point ces rivalités entre quartiers contribuent également à redéfinir "l'imaginaire urbain", la « carte mentale » et donc le fonctionnement de la ville pour les jeunes les plus exposés à ces violences. Ce qui a de multiples conséquences invisibles mais dont les effets sont très concrets sur les chances sociales, la spatialité, le fonctionnement des institutions, les choix et les parcours scolaires.