"Le Centre De Santé c’Est Bien, Mais Je Ne Peux Pas Me Le Permettre, c’Est Dangereux Et Payant". L’Accès Aux Soins De Santé Reproductive Des Femmes Afghanes Sans Papiers En Iran
"Le Centre De Santé c’Est Bien, Mais Je Ne Peux Pas Me Le Permettre, c’Est Dangereux Et Payant". L’Accès Aux Soins De Santé Reproductive Des Femmes Afghanes Sans Papiers En Iran
Monday, 7 July 2025
Location: FSE030 (Faculty of Education Sciences (FSE))
Distributed Paper
Ma proposition analyse la reproduction des inégalités sociales et des violences que subissent les femmes afghanes sans papiers (afgnani bedune madarek) dans le secteur médical en Iran. Il examine en particulier les politiques de santé reproductive et les offres des soins (ou plutôt le refus des soins) fournis à ces femmes. En combinant à la fois une analyse des politiques étatiques de santé et des pratiques professionnelles de la santé reproductive, il s’agit ici d’interroger les difficultés rencontrées par les femmes afghanes sans papiers pour accéder aux services de santé reproductive ainsi que l'impact de leurs conditions de vie dans les quartiers où elles sont reléguées. Elle interroge les formes de continuité, voire de renforcement des violences structurelles et des discriminations subies par ces femmes au cours du processus migratoire de l’Afghanistan vers l’Iran qui accueille un grand nombre de réfugié.e.s afghan.e.s. Les violences institutionnelles exercées par le biais des lois sur la santé reproductive et le fonctionnement même du système d'accueil s’ajoutent au traumatisme physique et psychologique subis dans le pays d'origine et au cours de leur migration. Nombreux sont les travaux scientifiques qui analysent le succès des programmes de santé des immigré.e.s afghan.e.s en Iran par une synergie entre les professionnel.le.s de santé et les positions du clergé en faveur d’une politique d’accueil des « voisin.e.s musulman.e.s ». Cependant, cette communication montre que toutes les femmes afghanes ne bénéficient pas de la même manière de ces politiques de santé reproductive et qu’après la fermeture de la frontière avec l’Afghanistan obtenir la carte Amayesh (qui donne le droit de s’établir légalement en Iran) est très difficile. La présente analyse s’appuie sur une ethnographie menée (2017-2022 ) dans la région de Yazd au sein d’une maternité publique et privée ainsi que sur des entretiens des femmes afghanes sans-papiers.