Être Artiste à Marseille : Une Inscription Dans Le Champ De l’Art Contemporain Par Les Pratiques Participatives En Lien Avec Des Publics

Le point de départ de cette recherche dans le cadre d’un doctorat de sociologie repose sur un constat, celui de la précarité des artistes plasticiens émergents. Ces derniers sont en début de carrière et n’ont pas encore eu le temps, l’occasion ou l’envie d’obtenir des avantages cumulatifs tels que des prix, des concours et d’avoir été repérés par des experts. Pour pallier cette précarité et devenir artiste, le double emploi caractérise leur profession. Depuis les années 1990, des pratiques participatives subventionnées par des acteurs publics et privés les amènent à intervenir dans diverses institutions (associations, centres sociaux, écoles...) et auprès de différents publics (scolaires, détenus, patients au sein d’un hôpital...). Ces interventions sont considérées par la sécurité sociale des artistes auteurs comme des revenus secondaires mais sont, dans les faits, la source principale de revenu en lien avec leur pratique. Afin de les préparer au mieux à ces interventions et proposer un espace pour discuter d’enjeux éthiques (concernant la place du métier d’artiste, la possible instrumentalisation des publics...), une formation professionnalisante se structure dans plusieurs villes en France depuis la fin des années 1990 – début des années 2000 avec comme point commun d’être rattachée à des écoles d’art publiques. Dans quelle mesure ces formations sont-elles un moyen de professionnalisation des artistes plasticiens dans un contexte où la précarisation et la flexibilité de leur emploi s’accentuent ? Cette communication a pour objectif de décrire ce qu’une de ces formations, basée à Marseille, propose et ce qu’elle permet dans la carrière des artistes qui choisissent d’investir ces opportunités pour leur pratique personnelle mais aussi afin de s’ancrer sur le territoire en y développant un réseau professionnel.