Analyzing Spatial and Environmental Conflicts in a Postcolonial Context: Access and Appropriation of Natural Resources in Morocco

Friday, 11 July 2025: 12:00
Location: SJES001 (Faculty of Legal, Economic, and Social Sciences (JES))
Oral Presentation
Charif ELALAOUI, Université de Caen / Sciences Po strasbourg, France, Université de Caen, France
De nombreux travaux ont montré comment les mouvements afro-descendants, indigènes et paysans se mobilisent contre la destruction de leurs territoires, en articulant des dimensions matérielles, politiques et culturelles qui dépassent la simple question de la possession de la terre. Arturo Escobar (2018) montre par exemple comment les luttes territoriales des communautés afro-colombiennes de Yurumanguí et Curvaradó constituent des actions de défense et de reconnaissance de leurs territoires collectifs face aux pressions de l’extraction minière, de l’agriculture industrielle ou de la construction d’infrastructures. Cependant, peu d’études se sont intéressées à ces dynamiques dans le contexte marocain et aux logiques de prédation environnementale qui y sont à l’œuvre.

Cette communication propose d’analyser les dynamiques d’aménagement des espaces littoraux marocains à partir des expulsions de populations locales survenues durant l’hiver 2024. Elle examine comment les politiques de développement touristique et d’exploitation économique transforment ces territoires, générant des logiques de dépossession et d’exclusion des populations locales. Elle interroge les tensions entre les impératifs de conservation environnementale et les logiques économiques, en mobilisant les concepts de justice spatiale et environnementale.

Cette communication s’appuie sur une étude en cours, débutée à l’été 2024, dans des espaces littoraux du sud-ouest marocain, où ces expulsions ont eu lieu. Basée principalement sur des données qualitatives, elle inclut des entretiens exploratoires et des observations de terrain. Étant donné que la recherche est encore à ses débuts, cette communication propose des pistes d’analyse plutôt que des résultats consolidés. Ainsi, elle entre en résonance avec les thématiques de la session, qui portent sur la dépossession des terres et les pratiques de résistance des populations locales dans des contextes postcoloniaux.