Le Lien Entre Travail Et Environnement Dans Les Politiques d’Insertion Professionnelle Des Jeunes Au Brésil Et Au Canada

Thursday, 10 July 2025: 09:15
Location: ASJE020 (Annex of the Faculty of Legal, Economic, and Social Sciences)
Oral Presentation
Stéphanie FERREIRA BEXIGA, INRS / Chaire-réseau de recherche sur la jeunesse du Québec, Canada
L’indissociable dégradation du travail et de l'environnement conduirait à une crise à la fois climatique, du travail et de l’emploi, ou à une multitude de crises. Dans cette polycrise (Svampa, 2023), l'intervention de l’État serait un impératif. Des politiques intégrant le travail et l’environnement permettraient d’y faire face, comme celles visant l’insertion professionnelle des jeunes dans le domaine environnemental. La jeunesse est devenue un acteur important dans le débat climatique mondial en vue de leurs manifestations des dernières années. Elle est aussi une des catégories de la population les plus « vulnérables » aux changements climatiques et au chômage (OIT 2018; Cenacchi et coll. 2020). À la convergence de ces trois constats - leur activisme écologique, leur vulnérabilité au chômage et leur vulnérabilité aux changements climatiques -, cette présentation s’intéresse aux politiques d’insertion professionnelle des jeunes dans le domaine de l’environnement. Une comparaison des deux programmes mis en place par le Brésil et le Canada est déployée. À partir d’une analyse documentaire préliminaire du Programme national d'accès à l'éducation technique et à l'emploi - volet Environnemental (Brésil) et du Programme de stages Horizons Sciences pour les jeunes (Canada), nous interrogeons les façons dont l’environnement et l’insertion professionnelle des jeunes sont conçues. Des premiers constats suggèrent que (1) dans le cas canadien, une jeunesse qualifiée serait le point de départ du programme, tandis que dans le cas brésilien la qualification serait le point d’arrivée; (2) les conceptions de qualification et les occupations ciblées sont aussi distinctes dans chaque programme en termes du niveau de scolarité et de la place accordée aux technologies; (3) des visions plus ou moins collectivistes entourent le lien entre travail et environnement dans chaque cas. L’environnement - et la polycrise qui l’accompagne - apparaîtrait ainsi soit comme un enjeu techniciste, soit comme un enjeu relationnel.