Restitution Des « Mantos Tupinamba » d’Europe Vers Le Brésil : Relocalisation, Réappropriation Et Accès Aux Savoirs Autochtones

Friday, 11 July 2025: 00:00
Location: ASJE019 (Annex of the Faculty of Legal, Economic, and Social Sciences)
Oral Presentation
Stephanie BRUNOT, Université Paris Cité- IRD- CEPED, France
Eva CANTELE, Membres de l’association Plan D-Organisation Internationale de Stratégies Décoloniale, France
Djoser BOTELHO BRAZ, membres de l’association Plan D-Organisation Internationale de Stratégies Décoloniale, France
Robson DIAS, Membres de l’association Plan D-Organisation Internationale de Stratégies Décoloniale, France
À partir d’une recherche documentaire basée sur le film « J’ai entendu l’appel: retour des mantos Tupinambas » en cours de production par l’association Plan D - Organisation Internationale de Stratégies Décoloniales pour la restitution des manto tupinamba des musées européens vers le Brésil, nous nous interrogerons sur la manière dont le retour de ces artéfacts qui représentent à la fois le savoir-faire d’une confection artisanale de la communauté tupinamba (Serra do Padeiro, Bahia, Brésil) ainsi qu’un savoir symbolique, ritualistique et identitaire de cette même société peuvent être relocalisés, réappropriés et accessibles à la communauté et à la société brésilienne. Par ailleurs, nous cherchons à comprendre le rôle et le positionnement de l’académie brésilienne à l’égard de ces retours et restitutions.

En juin 2024, un premier manteau sur les onze répartis dans les différents musées européens a été restitué par le Danemark au Brésil. Néanmoins, ces « œuvres d’arts», ainsi nommées par les musées européens (le Quai Branly à Paris ou le Royal Museum de Bruxelles) étaient initialement des objets de rituels et de circulations de savoirs dans les Suds, non destinés à la muséification (Choay 1999; Colonna 2012 ; Jeudy 2008). C’est pourquoi, au cours des cinq dernières années, au nom d’une justice épistémique pour la récupération des savoirs autochtones et de leurs accès dans les pays des Suds, nous assistons à la multiplication des demandes de restitution d’œuvres d’art, entreposées dans les musées européens, par les pays des Suds. Ces demandes de restitution de ces artéfacts s’inscrivent dans un mouvement plus large de décolonisation des savoirs et de restitution de biens culturels.

Quelles productions de la connaissance seront reconstruites à partir de l’accès à l’objet rituel, perçu comme une entité spirituelle dans la cosmovision tupinamba ? Comment cette connaissance sera-t-elle retransmise par l’académie aux populations subalternisées ?