Hegemonie Narrative DU Pouvoir ET Resistance Populaire Mediatique AU Benin

Ce texte s’intéresse à l’articulation des rapports de pouvoir dans l’espace public médiatique, à travers l’analyse des dynamiques d’oppression et de résistances autour de l’expression médiatique populaire, dans un contexte marqué par la répression et la censure médiatiques.

Le paysage médiatique béninois s’est en effet profondément transformé depuis 2016, avec l’arrivée au pouvoir Patrice Talon, marquée par une longue série de réformes controversée. Soucieux de présenter une image cosmétique et légitime de sa gouvernance, le pouvoir met très tôt la main sur l’arène médiatique. Contrairement aux médias traditionnels aussitôt mis aux pas, il faut au pouvoir attendre le vote du Code du numérique en 2018, pour réussir à quadriller les médias en ligne, devenus l’une des principaux canaux de contestation des actions du régime. Perçu dans l’opinion comme un instrument de répression politique de l’activité médiatique, ce Code ne tarde pas à faire ses premières victimes, des blogueurs, journalistes indépendants, web-activistes, etc., la plupart poursuivis pour des délits de presse en ligne, une infraction désormais criminalisée. Cependant, les critiques à l’encontre du pouvoir par le biais des nouveaux médias ne se dissipent pas pour autant.

Comment, dans ce contexte de répression et de censure où ces médias, en tant que lieux symboliques de réappropriation de la parole publique et de diffusion de contre-discours, sont contrôlés régentés par le pouvoir, s’opère la résistance populaire médiatique à l’hégémonie narrative du pouvoir ?