LES Peuples Autochtones Forestiers DU Cameroun Face a L’Exploitation DES Ressources Naturelles : ENTRE Vulnerabilite Socio-Culturelle ET Vulnerabilite Juridique

Tuesday, 8 July 2025: 09:30
Location: SJES005 (Faculty of Legal, Economic, and Social Sciences (JES))
Oral Presentation
Guessele IRÈNE ORNÉLA, Université Catholique d'Afrique Centrale, Cameroon
Les pays moins avancés, notamment ceux de l’Afrique Subsaharienne expérimentent l’Anthropocène tantôt sous le prisme d’une grande vulnérabilité aux affres d’un phénomène pour lequel leurs responsabilités sont minimales, tantôt sous le prisme d’une quête au développement et à l’émergence qui, quoique voulus durables ou décarbonés, implique une anthropisation du milieu naturel.

Le Cameroun justement est entre cet entre-deux. Richement pourvus en ressources naturelles, il entend passer au niveau de pays à revenu intermédiaire en s’appuyant notamment sur l’exploitation du sol et du sous-sol. A ce titre, de nombreux projets miniers, agroindustriels ou forestiers ont vu le jour ces dernières années. Sauf que de l’autre côté, l’on assiste à la destruction progressive de plusieurs milieux naturels et de leur biodiversité, ce qui accroit la fragilisation des populations dont le mode de vie et l’identité reposent entièrement sur la nature : les peuples autochtones forestiers, communément appelés « Pygmées ». Alors qu’ils ont toujours fait l’objet d’une stigmatisation sociopolitique et culturelle, ils sont désormais confrontés, du fait de l’exploitation des ressources naturelles, à une lutte pour leur survie physique, mais aussi socio-culturelle.

Se dessine ainsi la problématique suivante : quelles sont les garanties juridiques aménagées en faveur de l’effectivité des droits des peuples autochtones en contexte d’exploitation des ressources naturelles au Cameroun ? En plus d’intervenir à la suite de deux réformes législatives traitant respectivement de l’extraction minière et de l’exploitation forestière, ce travail permettra d’interroger le droit moderne afin d’évaluer son arrimage aux exigences internationales, et d’examiner le degré de prise en compte des spécificités culturelles de ces peuples traditionnels.

Le recours à l’exégèse juridique associée à la sociologie du droit nous permettra d’analyser spécifiquement le droit foncier, le droit à une alimentation de qualité, à la santé et à l’accès à la justice de ces communautés.