Abaliété Et Patrimonialité:Deux Lignes De Force Juridique Pour Une Justice Dans L'anthropocène

Ce travail a pour objet de montrer en quoi les principes d’abaliété et de patrimonialité devraient sous-tendre le corpus juridique d’une législation internationale en cette période de l’anthropocène. Les débats épistémologiques qui ont cours sur le concept de l’anthropocène sont partagés entre la force et la puissance ( Chakrabarty 2021). Derrière le mot force , il est entendu que nous sommes dans un phénomène géologique qui s’inscrit dans l’histoire du globe terrestre ( David N. Reznick 2010). L’anthropocène succéderait à l’holocène après une longue période de diktat du carbone (carboniferous period). Le mot puissance, quant à lui, fait basculer le narratif épistémique de l’anthropocène sous le giron de l’humain plus précisément sous l’homo economicus. Nous sommes donc dans l’ère du capitalocène (Jason. W. Moore 2015, Ian Angus 2016). Devant cette divergence interprétative de l’anthropocène, nous sommes en droit de nous demander s’il est possible de convoquer le génie juridique humain pour permettre dans la justice une mitigation de l’anthropocène . Nous situant dans une perspective polycentrique, nous convoquons, à travers les notions d’abaliété et de patrimonialité, un régime juridique international qui adressera la question de l’anthropocène sous le double prisme géologique et humain.