Les Pharmaciens D'officine Entre L' Etat Et Le Marché Au Maroc : Un Groupe Professionnel Sous Influence

Notre proposition de communication porte sur la situation paradoxale dans laquelle se trouve les pharmaciens titulaires d'officine au Maroc. Ce groupe professionnel à caractère libéral se trouve tiraillé entre les injonctions de l'Etat et les pressions du marché. La profession pharmaceutique s’est progressivement imposée depuis l’indépendance du Maroc comme une des professions libérales les plus valorisées scolairement et socialement. Cette profession a été introduite au Maroc par le protectorat Français à travers la figure du pharmacien militaire et de pharmacien hospitalier. Après l’indépendance du pays en 1956, l’Etat a maintenu le modèle Français d’organisation de la profession en lui injectant une dose de marocanisation. L’Etat a octroyé aux pharmaciens le monopôle de la vente des médicaments tout en leur imposant une politique de fixation de prix et de régulation pharmaceutique au nom de la préservation de la santé publique. Les pharmaciens se retrouvent ainsi continuellement face aux injections de l’Etat qui ne cessent d’intervenir pour contrôler le prix de médicament. Ils doivent également faire face à la puissance des industriels et des laboratoires pharmaceutiques qui agissent pour contrôler en aval le processus de production et de distribution des médicaments et à l’influence des médecins qui cherchent à contrôler l’achat de médicament à travers l’ordonnance et la prescription médicale.