La Conciliation De l’Entreprenariat/Travail Et De La Famille Au Sénégal : Craintes Et Contraintes .

Thursday, 10 July 2025: 13:30
Location: SJES014 (Faculty of Legal, Economic, and Social Sciences (JES))
Oral Presentation
Maimouna Eliane THIOR, Université Rennes 2 , France

Les capitales subsahariennes, dont Dakar, ont connu des bouleversements socio-économiques et démographiques importants au cours des dernières décennies ( augmentation de la scolarisation des filles et des taux d’activité féminins ; participation accrue des femmes aux budgets des ménages ; changement des modèles conjugaux) qui interrogent les transformations des rôles féminins et masculins au sein des familles.

En milieu entrepreneurial, dans la banlieue dakaroise (Pikine et Guédiawaye) les femmes évoquent souvent les questions des contraintes domestiques qui ralentissent leur productivité. Cependant, nous avons remarqué que celles qui ont un niveau d’étude avancé ou une prospérité de revenus arrivent à exprimer une liberté dans leurs façons de gérer leurs foyers. Malgré l’intérêt porté par la communauté internationale et les politiques nationales sur l’émergence des rôles féminins dans les ménages, ces questions restent une un angle de recherche encore peu étudiée au Sénégal. Elles constituent peu un objet de recherche central et sont le plus souvent abordées de manière périphérique, par exemple dans les études sur le travail ou la migration des enfants, ou la scolarisation des filles. Elles sont évoquées dans des recherches, essentiellement qualitatives, ciblant la difficile articulation du travail et de la famille des femmes actives. Le fait de traiter la posture de ces femmes comme des cheffes de famille bouleverserait l’ordre social et participe donc à enfoncer la connotation péjorative des outils théoriques du féminisme. Et pourtant , l’exclusivité de la subsistance et des biens détenus par les hommes est de plus en plus déconstruite, le modèle de famille monoparentale est assumé par les femmes qui assurent l’éducation et le bien-être de l’enfant, ou alors les charges financières du couple sont partagées ce qui permet à la femme d’être « libres » .