Sur Le Dépassement De L'impuissance Politique Pour Une Culture Écologiste.

Thursday, 10 July 2025: 14:30
Location: SJES023 (Faculty of Legal, Economic, and Social Sciences (JES))
Oral Presentation
Laurent DESJARDINS, Université Laval, Canada
Nous nous pencherons dans le cadre de cette communication sur les potentiels contemporains de dépassement du « malaise démocratique » présent dans plusieurs pays occidentaux. Dans le sillage de la philosophe pragmatiste Joëlle Zask, nous proposons que le dépassement de ce malaise est nécessaire à l’établissement d’une culture écologiste. Cette présentation sera en outre l’occasion de présenter certaines données qualitatives issues d’une enquête ethnographique effectuée à la « Cité écologique », dans le cadre d’une thèse de doctorat (Université Laval).

Nous expliquerons dans un premier temps ce qu’on entend par « malaise démocratique ». Cette expression du sociologue Jan Spurk se manifeste concrètement dans plusieurs sondages qui montrent que les citoyen.ne.s québécois.e.s et canadien.nes sont attaché.e.s à la démocratie, mais sont majoritairement insatisfait.e.s de la manière dont elle est pratiquée aujourd’hui, tout en ne sachant pas comment dépasser cet état. Il s’agit d’un « sentiment d’impuissance politique » qui doit être résolu afin d’envisager une culture écologiste.

Nous proposerons dans un deuxième temps quelques pistes pour ce dépassement, basées sur des données qualitatives empiriques. Il se développe à la Cité écologique une culture d’ « encapacitation » correspondant dans une large mesure à ce que les pragmatistes ont appelé la « démocratie comme mode de vie ». Les habitant.e.s semblent avoir assimilé un « ethos démocratique » grâce à certaines conditions sociales, notamment : une pédagogie alternative et continuelle basée sur la « méthode de l’expérience » ; un travail du territoire par ses habitant.e.s afin de le rendre productif ; une « spiritualisation » des objets matériels ; un système de pensée existentialiste et humaniste basé sur des préceptes concrets, tel que la « communication non violente » ; et enfin, un « bricolage » administratif et légal afin de collectiviser les biens, la terre, et les revenus monétaires.