5th ISA Forum of Sociology (6-11 July 2025)

Qualifiée d’anthropocène, ou de capitalocène par d’autres approches, la crise écologique rattachée à cette notion fait largement consensus au sein de la communauté scientifique. Penser la crise climatique implique une réflexion approfondie sur les inégalités environnementales qui séparent les pays du Sud global des pays riches dont la responsabilité dans la dégradation du climat a été largement documentée (Deldrève, 2023, Morena, 2023). Ces inégalités se structurent également à l’échelle des espaces proprement « nationaux », où elles sont intersectionnelles, résultant de systèmes de domination à la croisée du genre, de la race, de la classe, etc. La notion de racisme environnemental explore ces intersections, mettant en lumière la manière dont les minorités raciales et vulnérables sont davantage touchées par les inégalités environnementales. Que ce soit dans le cadre de politiques extractivistes des ressources naturelles en Amazonie (Buu-Sao, 2020), autour des questions d'accès à l'eau comme à Imider ou à Figuig au Maroc, des expositions à la pollutions dans des zones industrielles ou routières dans les quartiers populaires en France, cette notion permet de démontrer les vulnérabilités accrues des communautés minoritaires et racisées face à la détérioration des écosystèmes.

Nous proposons ici d’examiner les modalités de luttes qui articulent ces enjeux face aux inégalités environnementales. Les mobilisations localisées offrent des perspectives critiques pour penser la justice environnementale. Comment ces luttes se déploient-elles concrètement et à partir de quels mots d’ordre ? Quelles formes d’alliances et de solidarités à des échelles plus globales peuvent émerger de ces luttes localisées ?