182.6
De l’Intention De Formulation d’Une Politique Nationale De Protection Sociale (PNPS) à Une Compilation D'actions De Protection Sociale.

Tuesday, 17 July 2018
Location: Hall C (MTCC NORTH BUILDING)
Poster
Kadidiatou KADIO, Université de Montréal, Programme de doctorat en Science Humaine Appliquée, Canada, Institut de Recherche en Science de la Santé(IRSS/BF), Burkina Faso, Institut de recherche en santé publique de l’Université de Montréal (IRSPUM), Canada
Christian DAGENAIS, Département de psychologie, Université de Montréal, Canada
Valéry RIDDE, École de santé publique de l’Université de Montréal (ESPUM), Canada, Institut de recherche en santé publique de l’Université de Montréal (IRSPUM), Canada
Pour améliorer la protection sociale des populations, le Burkina Faso a adopté en 2012 une politique nationale (PNPS). La présente recherche analyse sa formulation en s’appuyant sur la perspective de « policy design » (Howlett et Mukherjee, 2014).

Des données discursives et documentaires ont été collectées auprès de 36 répondants issus d'institutions nationales et internationales. L’analyse thématique inductive a orienté le processus de collecte et de traitement des données (Blais et Martineau, 2006; Paillé et Mucchielli, 2012).

Les résultats montrent que le processus de planification de la formulation n’a pas permis de conduire une réflexion sur le problème à résoudre, d’identifier les besoins spécifiques des bénéficiaires, d’évaluer la capacité des solutions pour choisir celles appropriées, donnant lieu au constat empirique du « non-design » ou de « non-formulation ». Il a plutôt conduit à une PNPS qui s'est résumée à un document dont le contenu tous azimuts rassemble toutes les actions possibles de protection sociale sans faire un arbitrage. Trois facteurs ont favorisé cette non-formulation : (1) le manque d'orientations gouvernementales claires pour guider les discussions; (2) le faible soutien ou volonté politique se traduisant par la faible implication des décideurs de haut niveau dans le processus; (3) les acteurs nationaux avaient une méconnaissance conceptuelle et technique sur la protection sociale faisant recours aux conseils des organismes internationaux. L’annonce gouvernementale de jouer un rôle principal dans le processus de formulation relevait de la rhétorique. Dans ce contexte, d’autres visions et logiques ont guidé le raisonnement des acteurs. Les acteurs nationaux recherchaient un consensus sur le contenu de la politique dans une logique de captage de ressources financières, ceux internationaux ont priorisé les interventions relevant de leur mandat institutionnel.

Ces lacunes dans le processus de formulation pourraient engendrer des difficultés de mise en œuvre, voir un échec de son efficacité.