430.5
Science, Medicine and Industry: Translational Research As a Framework for Innovation

Wednesday, 18 July 2018: 09:30
Location: 709 (MTCC SOUTH BUILDING)
Oral Presentation
Leo MIGNOT, Université de Bordeaux, France
Vincent GRIMAUD, Université de Bordeaux, France
Pascal RAGOUET, Université de Bordeaux, France
Initiée dans les années 1990, la recherche translationnelle est un concept dont le but est de renforcer et fluidifier les relations entre chercheurs, médecins et industriels afin d’accélérer les processus d’innovation en santé. Souvent résumé par l’expression « from bench to bedside », le concept semble s’imposer progressivement en France depuis les années 2000, aussi bien dans les politiques publiques de la recherche que dans le milieu scientifique et médical. La multiplicité des acteurs qu’il est supposé réunir, les logiques diverses qu’il mobilise et les différentes structures qui l’incarnent ne manquent pas d’interroger le sociologue sur l’opérationnalité du concept, sa réalité sur le terrain et son impact sur l’innovation. En nous appuyant sur l’étude du cas de la radiologie interventionnelle, nous proposons une réflexion sur ce concept et étudierons ses impacts sur les trajectoires d’innovations – que nous nommerons « processus translationnels ».

En s’appuyant sur les résultats qualitatifs (entretiens & observations) et quantitatifs (scientométrie) d’une étude portant sur la radiologie interventionnelle (RI), nous proposons ici d’étudier les mécanismes jouant sur les processus translationnels et d’identifier les freins à la diffusion de l’innovation médicale. Trois dimensions seront plus particulièrement étudiées : 1/ Les facteurs scientifiques. Il conviendra de s’interroger sur la visibilité et l’identification des publications scientifiques et, surtout, de souligner l’importance de l’évaluation épidémiologique, rendue délicate en RI par la profusion des techniques. 2 / Les facteurs économiques. Il s’agira de souligner l’enjeu de la collaboration science-industrie dans le développement des innovations thérapeutiques, mais aussi celui de la cotation des actes afin d’assurer la diffusion des techniques. 3 / Les facteurs socio-cognitifs. La reconnaissance de la RI a pu être freinée par des jeux de pouvoir entre spécialités, ainsi que par un déficit d’identification par les acteurs institutionnels et un manque de visibilité auprès du grand public.