Expériences De Mobilisation Et d’Engagement Politique à São Paulo

L’actuelle crise politique brésilienne annonce des échecs de la démocratie représentative dont l’exercice, étranger à la réalité quotidienne sociale, met en péril le jeune processus de redémocratisation brésilienne. Cette conjoncture intensifie le sentiment de méfiance de la population envers les partis politiques et les institutions telles que le Congrès, les Conseils Municipaux, les Syndicats, les Tribunaux, etc., Dans ce contexte, de jeunes militants se mobilisent pour dénoncer le modèle de la « professionnalisation de la politique » et pour revendiquer l’occupation de la politique par des personnes « communes ».

Dans l'environnement des mouvements sociaux contemporains, des collectifs politiques « transpartisans et autonomes » s’identifient comme une voie non corporatiste de mobilisation et d’engagement citoyen. Les membres et les militants de collectifs tels que la Bancada Ativista, la Virada Política, le Vamos!, la Rede Nossa São Paulo et la Nova Democracia, parmi d’autres, promeuvent des activités de débat, d’écoute et de participation politique, sans pour autant adhérer à un parti politique quelconque.

Pourquoi parle-t-on d’initiatives citoyennes de processus de politisation e d’engagement dans un pays démocratique, où le peuple est censé exercer ses devoirs et jouir de ses droits? Nous soutenons par la suite que dans le processus de démocratisation brésilienne, les mécanismes de centralisation et de « participation régulée » (Santos, 1979) ont constitué une base très vulnérable de représentativité et de citoyenneté au Brésil. Une démocratie fortement caractérisée par des phénomènes de « coronélisme » et de « clientélisme » (Leal, 1976) constitue la pratique de la citoyenneté corporatiste.

Ainsi, notre problématique est la suivante : dans quelle mesure ces collectifs politiques qui ne constituent pas un parti sont à même de promouvoir la transformation d’un modèle uniquement de délégation vers un mécanisme d’expérimentation d’instruments et de méthodes de démocratie participative ?