Entre Extrémisme De Droite Et Racisation De l’Engagement : Quelle Place Pour La Lutte Antiraciste En France ?

De 2002 à 2012, la radicalisation des partis de droite français (Haegel, 2012) s'est caractérisée par des prises de position racistes afin de séduire l’électorat du Front national (parti d’extrême droite). Ces discours politiques et des évènements tels que la loi de 2004 interdisant aux femmes portant le voile d’accompagner les sorties d’école et la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré (mort à l’origine des émeutes urbaines de 2005) ont entraîné la création de l'association antiraciste Les Indivisibles. Déclarée en 2007 au Journal officiel, elle s'était donnée pour objectif de lutter contre les discours médiatiques et politiques ethnoraciaux (Safi, 2013), appréhendés par ses membres comme leviers du racisme ordinaire (Hajjat, Mohammed, 2013).

Grâce aux données issues de la monographie réalisée au sein de cette association, ma communication portera sur le position hétérophile/hétérophobe (Taguieff, 1988) de ses sympathisants et membres affiliés. Pierre-André Taguieff (1988), en étudiant la rhétorique raciste/antiraciste, a montré l’aporie des positions prises par les antiracistes. J'expliciterai dans ma communication les processus psycho-sociaux (Giust-Desprairies, 2005, 2009) par lesquels les sympathisants et membres affiliés au sein de l’association Les Indivisibles ont été traversés par des positions hétérophiles/hétérophobes dans leurs mobilisations antiracistes.