JS-2.7
L'entrée Des Jeunes Dans La Profession D'animateur Socioculturel : Impact Des Nouvelles Pratiques De Management Sur Les Parcours Professionnels.
L'entrée Des Jeunes Dans La Profession D'animateur Socioculturel : Impact Des Nouvelles Pratiques De Management Sur Les Parcours Professionnels.
Monday, 16 July 2018
Location: 801B (MTCC SOUTH BUILDING)
Distributed Paper
En France, l'animation socioculturelle est à la croisée de l'intervention sociale et de l'éducation non formelle. Les animateurs font partie d'un groupe professionnel hétérogène et en tension (Lebon, 2009). Depuis les années 1980, les collectivités locales sont devenues les principaux acteurs du champ de l'animation socioculturelle. Les associations qui y évoluent également inscrivent majoritairement leurs actions dans des politiques publiques leur assurant des subventions. Dans un contexte d'adaptation à la demande sociale et aux appels d'offres, l'amenuisement des frontières entre secteur associatif et secteur privé marchand impacte les orientations des structures (Hély, 2009) et les parcours professionnels (Virgos, 2017). Les animateurs professionnels doivent s'adapter à ces évolutions ; qu'elles soient structurelles, pédagogiques ou politiques (Douard, 2003). Si certains parviennent à y (re)construire leur place (Bordes, 2016), d'autres le vivent comme un « désenchantement » (Eme, 2005), les amenant parfois jusqu'au turning point (Abbott, 2001 ; Bidart & Longo, 2007) de la réorientation professionnelle. Cette problématique est d'autant plus prégnante chez les plus jeunes, qui entrent dans la profession. A nos yeux, la professionnalisation implique trois conditions, qui ici sont loin d'être des allants-de-soi : Trouver du travail, conserver ce travail, s'y projeter afin d'y envisager une carrière (Virgos, 2017). Nous verrons dans cette communication comment les jeunes animateurs profitent et subissent à la fois la précarité des postes et l'instrumentalisation du bénévolat et du volontariat (Dansac, Vachée & Gontier, 2011) dans leurs premières expériences « professionnelles ». Nous questionnerons l'impact de ces pratiques sur les processus de socialisation professionnelle (Dubar, 2000 ; Darmon, 2006 ; Serre, 2010) et sur l'implication (Mias, 1999 ; Monceau, 2008) des jeunes dans l'animation. Nous nous appuierons sur des études de cas issues d'une thèse actuellement en cours, articulant observations participantes et entretiens non directifs, centrés sur le parcours dans l'animation des individus.