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Les Peines En Milieu Ouvert Destinées Aux Femmes: En Quoi Sont-Elles Différentes?

Thursday, 19 July 2018: 10:30
Location: 401 (MTCC SOUTH BUILDING)
Oral Presentation
Carmen FULLIN, Direito FGV-SP, Brésil/UOttawa, Brazil
Face au phénomène de la massification des peines de travail communautaire (PTC) que l’on constate, au cours des dernières années, au Brésil, nous cherchons à savoir s’il est possible d’identifier, dans les pratiques et représentations des acteurs sociaux qui participent de la mise en œuvre de cette peine des innovations sémantiques qui tendent à la décrire et à la justifier comme une forme de punition. À partir de l’observation des interactions quotidiennes entre les condamnées et la Maison de Peines et Mesures Alternatives-Femmes/SP, qui s’occupe de l’exécution de PTCs, nous avons analysées les significations que l’on attache à la punition en liberté, par le travail communautaire, dans ce milieu institutionnel spécialisé dans la gestion des peines destinées exclusivement aux femmes.

La bibliographie sur le thème des peines alternatives souligne l’incapacité, de cette forme de sanction pénale, de réduire de manière significative les taux d’incarcération. Cette constatation faite, on doit bien admettre qu’un certain nombre de questions, qui pourraient sans doute élucider une partie au moins des raisons de cet échec, demeurent encore sans réponse. Elles constituent le noyau principal de l’objet de notre recherche.

Qui sont-elles ces femmes qui purgent une PTC ? Est-il possible d’identifier, dans les interactions quotidiennes qui ont lieu entre les opérateurs institutionnels chargés de l’application de la PTC, des schèmes de représentations différenciés sur la manière d’interpréter et traiter cette forme de pénalité, lorsqu’on l’applique à des femmes ? Enfin, l’ «obstacle cognitif », dont nous parle Alvaro Pires, qui empêche le droit pénal de se renouveler par le refus d’incorporer à son arsenal punitif des modalités des sanctions propres à d’autres systèmes normatifs se constate-t-il également dans l’exécution des peines alternatives aux femmes ou, au contraire, peut-on y voir de nouvelles significations de l’acte de punir ?