30.5
Entre Revendication Démocratique Et Promotion De Soi : Une Nouvelle Visite Aux Causes Des Conflits Armés Internes En Afrique. Les Cas De La Sierra Leone Et De La Côte d’Ivoire

Monday, 16 July 2018: 16:30
Location: 104C (MTCC NORTH BUILDING)
Oral Presentation
Netton Prince TAWA, Université Panthéon-Assas, Centre Thucydide, France, Université Félix HOUPHOUET-BOIGNY, Côte d'Ivoire, Côte D'Ivoire
Foday Sankoh et Guillaume Soro sont deux personnalités politiques qui ont animé les rébellions en Afrique de l’Ouest post-guerre froide. Les rébellions dans leurs deux Etats, la Sierra Leone et la Côte d’Ivoire ont eu pour revendication commune la volonté de leurs animateurs d’instaurer la démocratie dans leur Etats respectifs.

Dans la perspective de résolution des différends dans ces deux Etats, des accords de paix furent signés. L’observation de ces accords permet d’affirmer que les acteurs internationaux à l’initiative des accords ont conseillé des mesures d’ordres généraux et démocratiques dont l’application était destinée à aboutir à une sortie de crise rapide.

Cependant, les conflits se sont enlisés, perpétuant la souffrance des populations civiles. Les lueurs d’espoir de sortie de crise dans ces deux Etats furent perceptibles quand des dispositions intuitu personae au profit des principaux animateurs des rébellions ont été concédées par les gouvernements centraux. En sierra Leone, l’accord politique de Lomé contient une disposition centrée sur Foday Sankoh et lui confère le statut de vice-président du pays sans que celui-ci ne reçoive une légitimation populaire. En Côte d’Ivoire, la signature de l’accord politique de Ouagadougou permit la nomination Guillaume Soro au poste de premier ministre. Face aux pressions de l’opposition civile pour organiser l’élection présidentielle dont il avait désormais la charge, Guillaume Soro, qui avait largement dépassé le délai à lui imparti aux termes dudit accord a refusé d’entrer dans « le fétichisme des dates ».

Ce qui précède jette un doute sur la sincérité de la revendication démocratique des rébellions en Afrique post guerre froide. Notre communication démontrera que le si le déficit démocratique a souvent été brandi comme la cause des rébellions à la fin de la guerre froide en Afrique, la réalité résiderait dans la volonté de promotion de soi des animateurs de ces mouvements insurrectionnels.