83.5 Judiciarisation et violence de genre: Les expériences au brésil et au québec

Wednesday, August 1, 2012: 11:25 AM
Faculty of Economics, TBA
Oral
Theophilos RIFIOTIS , Departamento de Antropologia, Universidade Federal de Santa Catarina, Florianopolis, Brazil
Il s’agit des résultats d’une recherche en cours menée par le Laboratório de Estudos das Violências (LEVIS/UFSC) et le Centre de recherche interdisciplinaire sur la violence familiale et la violence faite aux femmes (CRI-VIFF/Université de Montréal) sur les politiques contre la violence conjugale au Brésil et au Québec. Il s'agit d'une question complexe à la fois globale et locale qui concerne les droits diffus et l'équité sociale dans les sociétés démocratiques. En fait, depuis les années 1980 plusieurs politiques sociales et stratégies d’intervention ont été mises en place pour tenter de réduire l’incidence de la violence conjugale. Dans les deux cas, Brésil et Québec, encore que par des dispositifs légal et institutionnel divers, l’utilisation d’une intervention de nature « sociojudiciaire » est encouragée auprès des personnes vivant une situation de violence conjugale. L’analyse des politiques et textes normatifs, ainsi que des travaux ethnographiques montrent que non seulement le concept n’est pratiquement jamais défini, et il n’est que très partiellement opérationnalisé. Pourtant, au Québec ce type d’intervention est à la base de la Politique d’intervention en matière de violence conjugale (1995) et des plans d’action s’y rattachant (1995; 2004-2009). Au Brésil, les Commissariats de Protection de la Femme ont été, avec leurs actions psychosociales, le centre de l'action gouvernementale dans ce domaine, jusqu’à la promulgation de la Loi fédérale 11340 en 2006. Cette loi prévoit également une série de services pour les victimes et les agresseurs, et cependant elle n’a pas réussi jusqu’à maintenant à engendrer une politique cohérente d'ensemble guidant l'intervention auprès des femmes et des hommes en contexte de violence conjugale. La présentation propose donc une réflexion les particularités et la circulation international des stratégies de lutte contre la violence envers les femmes tout particulièrement sur la place spécifique de la judiciarisation dans les deux contextes analysés.