83.8 Le pouvoir émotionnel managerial

Wednesday, August 1, 2012: 11:55 AM
Faculty of Economics, TBA
Daniel PEREIRA ANDRADE , Fundação Getúlio Vargas - SP, Sao Paulo, Brazil
Dépuis les annés 1990, plusieurs spécialistes du monde corporatif présentent les émotions comme l’élément fondamental dans la compétition des entreprises et annoncent que les compétences émotionnelles sont le différenciel capable de définir le succès ou l’échec d’une carrière proféssionnelle (Goleman, 1998). Cette prise en compte de la vie affective des travailleurs et des consommateurs se produit au moment même où le gouvernement néolibéral élargit la conception de l’homme économique aux divers domaines de la vie et pense les rapports humains selon le modèle du marché (Dardot et Laval, 2009). Pour comprendre ce mouvement apparemment paradoxal de problématisation des émotions dans le modèle de l’homme économique intéréssé et calculateur, on analyse le discours du management américain des dernières deux décennies, quand les agents économiques sont conçus comme des capitaux humains qui doivent gérer ses compétences émotionnelles. On fait la généalogie de la conception d’émotion dans le management pour comprendre l’introduction des téchniques de gestion comme la culture organizationnelle, le marketing d’expérience et, finallement, l’intélligence émotionelle. Les nouvelles téchniques de pouvoir émotionnel diffusent le travail émotionnel (Hochschild, 1987) et imposent à l’homme économique l’investiment dans un nouveau type de capital: le capital émotionnel (Gendrom, 2004).