Nous considérons important mettre en valeur le rapport que cette violence a avec la fragmentation et hétérogénéité de l’univers prostitutionnel dans les sociétés contemporaines: un univers considérée comme un véritable caléidoscope, où il est difficile de trouver soit un symbole soit un autre aspect unifiant, que puisse réunir ces femmes dans une auto image.
Or, si la violence est-elle si intégrée à la pratique quotidienne des prostituées, naturellement elles disposent d’un ensemble de compétences et connaissances destinées à faire face aux éventuels agressions, constituant des techniques de défense et protection spécifiques, fréquemment transmises entre les plus expérimentés aux plus « naïves ». Ainsi, la pratique de la prostitution demande l’apprentissage d’un know-how de sécurité, à partir duquel nous pouvons observer un mécanisme de construction d’une hiérarchie interne parmi les prostituées.
Néanmoins la violence n’atteigne pas de la même façon les divers sous-groupes de prostituées (celles du trottoir, celles de boîte, etc.). Il y a des espaces plus sûrs (comme les boîtes, par exemple) ou plus dangereux (comme les trottoirs) pour les prostituées. Par conséquence, leurs répertoires de sécurité seront aussi différents. Le but de ce travail est de construire une vision de ces divers répertoires, en mettant en valeur les différentes caractéristiques de ces espaces, les différentes façons d’« être prostituée » aujourd’hui.