Le Silence Autour De La Maternité Au Sénégal, Une Forme Domination De Patriarcale.

Les femmes au Sénégal sont contraintes au silence public et à des expressions limitées en privé, ce qui entrave la transmission intergénérationnelle sur l’expérience de la maternité. Elles ont été socialisées dans le silence et l’endurance dès l’enfance et ont fini par accepter les restrictions de liberté qui leur sont imposées. Les grossesse, maternité et parentalité sont considérées comme des compétences automatiques dès lors qu’elles sont dans le cadre du mariage et sont encouragées à subir ces changements dans leurs vies comme une bénédiction qui vient donner sens à leur mission de femme. Elles portent une lourde charge mentale dans les chemins qui mènent vers la vertu qui devrait être la marque de fabrique de chacune pour la bonne marche du foyer et l'éducation des enfants. On attend d’elles d'enfanter et s’oublier dans un silence total. La grande expérience de la maternité est tue dans ses différents détails et empêche aux jeunes mères d’avoir des grossesses « conscientes». Leur environnement devient hostile à leur libération et favorise l’enferment autour de changements hormonaux pendant la grossesse, une phobie de l’accouchement, un rejet du deuil périnatal. Les femmes entretiennent ce silence et se plient à la volonté d’un système social qui a défini les critères d’une « bonne sénégalaise ». Celles qui essaieront de dire tout haut ce qui est murmuré sous les voiles des aînées, sont vues comme des marginales, des femmes qui prônent la liberté en essayant de copier l’Occident qui a d’autres valeurs. Le discours paternaliste encourage les femmes à rester dans les rangs traditionnels or, la catégorie de bonnes femmes qui a été choisie comme conjointe, n’a pas été épargnée de violences conjugales, d’abandon, d’indifférence et ne bénéficie pas plus de soutien et d’estime par rapport aux femmes rebelles qui ne sont pas dans les rangs du mutisme.