Vulnérabilités Socio-Environnementales Et Engagement Communautaire Dans La Cartographie Et Le Contrôle De La Schistosomiase Au Bord Du Lac Tchad

L’eau est fondamentale pour la vie quotidienne, mais le contact avec l’eau infestée peut transmettre des parasites qui rendent les humains et les animaux malades. Maladie tropicale négligée, la schistosomiase se développe quand une personne entre en contact avec de l’eau contaminée par des petits escargots d’eau douce, porteurs des parasites responsables de la maladie. Elle affecte le système urinaire et intestinal, provoquant un mauvais état de santé. Au Tchad, l’enquête réalisée en 2015 a permis de recenser 34 districts sanitaires endémiques. En 2023, 120 cas d’hématurie chez les enfants ont été enregistrés dans le district de Karal et 311 cas chez les adultes. En janvier 2024, 6 cas de schistosomiase urinaire ont été dépistés. Des vulnérabilités plurielles telles que : le manque d’eau potable, l’inaccessibilité aux structures sanitaires, l’inexistence des centres éducatifs constituent des facteurs qui limitent la lutte contre la schistosomiase. L’objectif est de développer ensemble avec une forte participation des communautés des stratégies d’intervention basées autour de l’engagement communautaire contre la schistosomiase.

Les données ont été collectées de décembre 2023 à Mai 2024 dans le District sanitaire de Karal. 30 entretiens individuels et 32 rencontres communautaires ont été réalisés. Des focus group discussion et des observations directes ont été menées. Trente volontaires âgés de 18 à 60 ans, étaient engagés dans la cartographie des villages endémiques. Pour mieux étayer l’analyse, la sociologie interactionniste d’Erving Goffman a été mobilisée.

Depuis 2023, les citoyens scientifiques recherchent, comptent et photographient les escargots aux points d’eau de leur village une fois par semaine. Ces volontaires engagés dans la collecte ont une connaissance approfondie sur la schistosomiase grâce à leur implication. Des sensibilisations autour de la schistosomiase ont été faites dans les ménages par ces volontaires. Les données collectées permettent de comprendre les facteurs biologiques voire écologiques et lutter contre les escargots.