Charge (environne)Mentale Et Inégalités Sociales De Santé
La charge mentale est une notion développée par la sociologue Monique Haicault (1984) pour rendre compte d’un mode de gestion des activités quotidiennes essentielles à la vie d’une famille depuis l'après-guerre dans les pays Occidentaux.
À la suite de la dernière crise sanitaire entourant la COVID19, la notion a été redécouverte et semble jouir d’une popularité croissante, comme en témoignent les écrits scientifiques et d'autres publications dans différents médias de masse (ex. articles de journaux, magazines, balado). À ce jour, la charge mentale est surtout posée à l’angle de la justice de genre et des effets sur la santé des femmes.
En nous appuyant sur une revue de la portée réalisée par notre équipe interdisciplinaire (sociologie de la santé, communication sociale et publique, sciences de l'environnement, relations industrielles, études féministes) à partir de travaux publiés à l'international (n = 223), nous présenterons les principales composantes de la charge mentale et ses effets documentés sur la santé à l’entrecroisement des identités sociales que sont la race, le genre, le statut socioéconomique, la situation de handicap et le statut migratoire.
À l’ère où des pressions s’exercent pour limiter l’effet de l’action humaine sur les changements climatiques, dans une approche intersectionnelle, nous argumenterons en faveur d'un élargissement de la notion de charge mentale à d’autres formes de prendre soin du vivant et de la planète. Regroupées sous le concept de « charge environne-mentale », elles touchent de manière accrue la santé des personnes appartenant aux groupes sociaux les plus marginalisés. Des pistes de recommandation seront proposées.