Généalogies Et Parcours De «l’Idéologie Californienne» Avant La Société De l’Intelligence Artificielle
Généalogies Et Parcours De «l’Idéologie Californienne» Avant La Société De l’Intelligence Artificielle
Tuesday, 8 July 2025: 15:30
Location: SJES021 (Faculty of Legal, Economic, and Social Sciences (JES))
Oral Presentation
Au milieu des années 1990 – dans un essai consacré à la « critique du néolibéralisme dotcom» – Richard Barbrook et Andy Cameron ont inventé le label de «Idéologie californienne», et, en suite, d’autres interprétations se sont stratifiées autour de cette formule.
Le paper vise à enquêter et à identifier certaines des composantes conceptuelles et thématiques sous-jacentes de cette contradictoire galaxie culturelle, qui peut également être décrite en termes de réseau (Castells, 2009) ou comme un rhizome (Deleuze et Guattari, 1980).
Le paper vise à analyser les éléments d'identification suivants de l'Idéologie californienne et de ses évolutions selon le paradigme généalogique, et avant de la diffusion généralisée de l’AI. On y retrouve, donc, le self-help and le “do it yourself” du XIXe siècle; le «néo-protestantisme» (Debray, 2017); le déterminisme technologique de l'École de Toronto; l'anarcholibertarisme et l'«objectivisme» d'Ayn Rand; la doctrine de la «destruction créatrice» schumpétérienne sous la forme de la disruption numérique; le techno-optimisme propagandiste de la revue «Wired» (selon le canon de la «mission évangélisatrice»). D’un point de vue connotatif, on retrouve l’importance de la formule sociale extensive du divertissement (Byung-Chul Han, 2018); la prédication d’une transparence absolue; la centralité du coding, prérogative du groupe social leader de l’innovation (celui qui, dans l’étape précédente, était qualifié de classe créative et a perdu certaines de ses caractéristiques; Casilli, 2015 et Lanier, 2010); le refus du hasard au nom d'une planification technologique intégrale qui tendra «naturellement» vers la résolution de tous les problèmes et questions sociaux; une vision pyramidale qui propose une conception organique de la société et un modèle hiérarchique (rempli des échos du positivisme, néo-naturalisme et darwinisme social). Et, donc, une conception apparemment «pacifiée» de la société fondée sur la neutralisation des conflits, l'appel à la collaboration totale et le partage engendré par la confiance (la sharing economy).
Le paper vise à enquêter et à identifier certaines des composantes conceptuelles et thématiques sous-jacentes de cette contradictoire galaxie culturelle, qui peut également être décrite en termes de réseau (Castells, 2009) ou comme un rhizome (Deleuze et Guattari, 1980).
Le paper vise à analyser les éléments d'identification suivants de l'Idéologie californienne et de ses évolutions selon le paradigme généalogique, et avant de la diffusion généralisée de l’AI. On y retrouve, donc, le self-help and le “do it yourself” du XIXe siècle; le «néo-protestantisme» (Debray, 2017); le déterminisme technologique de l'École de Toronto; l'anarcholibertarisme et l'«objectivisme» d'Ayn Rand; la doctrine de la «destruction créatrice» schumpétérienne sous la forme de la disruption numérique; le techno-optimisme propagandiste de la revue «Wired» (selon le canon de la «mission évangélisatrice»). D’un point de vue connotatif, on retrouve l’importance de la formule sociale extensive du divertissement (Byung-Chul Han, 2018); la prédication d’une transparence absolue; la centralité du coding, prérogative du groupe social leader de l’innovation (celui qui, dans l’étape précédente, était qualifié de classe créative et a perdu certaines de ses caractéristiques; Casilli, 2015 et Lanier, 2010); le refus du hasard au nom d'une planification technologique intégrale qui tendra «naturellement» vers la résolution de tous les problèmes et questions sociaux; une vision pyramidale qui propose une conception organique de la société et un modèle hiérarchique (rempli des échos du positivisme, néo-naturalisme et darwinisme social). Et, donc, une conception apparemment «pacifiée» de la société fondée sur la neutralisation des conflits, l'appel à la collaboration totale et le partage engendré par la confiance (la sharing economy).