Les Organisations Communautaires De Base, Sont-Elles Un Tremplin Vers La Participation Politique ?

Le leadership social et politique dans les zones rurales marocaines a été pour longtemps accaparé par sa forme coutumière ; les notables traditionnels acquis au pouvoir central. Profitant de l’ouverture politique du Royaume dans la deuxième moitié des années 90, plusieurs acteurs politiques et de la société civiles marocaine ont multiplié les initiatives en direction des zones rurales dans l’objectif de favoriser l’éclosion d’une jeune génération de militants et de militantes associatifs et politiques, modernes et démocratiques. Les pouvoirs publics ont réinvesti, avec force, le terrain associatif à travers le lancement en 2005 de l’Initiative National de Développement Humain (INDH).

La présente étude se propose de cerner l’impact de ces deux dynamiques sur le renouvellement des élites rurales et sur l’accès des nouvelles générations à la scène politique locales dans les zones défavorisées du Moyen Atlas marocain. Il est aussi visé d’analyser le positionnement social et politique permettant à ces nouvelles élites de participer à la gestion locale à travers l’investissement du processus électoral au niveau local et national.

Une méthodologie de recherche mixte, quantitative et qualitative, est ainsi mise en œuvre au niveau de quatre sites à dominance rurale du Moyen Atlas. Les résultats de ce travail montrent une diversité des profils des nouvelles élites de l’action collective instituée différenciés selon les spécificités locales, l’âge et le genre. Certains traits transverses communs se dégagent ainsi que des rapports d’instrumentalisation et d’instrumentalisation croisée avec le leadership politique notabilier permettant la constitution d’archétypes descriptifs des stratégies adoptées par ces nouvelles élites pour accéder au leadership politique.