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La Compatibilité Des SHS Et Des STIC Pour Une Analyse Des Usages
Dès lors, le problème vient de la multitude des approches SHS possibles et de leur réduction à une modélisation (STIC) dans un objet technique et son cadre d’utilisation. L’usage est donc d’abord une vue de l’esprit qui associe les interactions humaines, la médiation des outils, la cognition et les intentions qui permettent à l’utilisateur d’agir sur des problèmes concrets. Au-delà d’une faiblesse méthodologique qui amalgame savoir, croire et faire, la notion d’usage prend donc son sens dans la perméabilité entre les champs de recherche et sa réduction à un simple amendement d’un modèle linéaire entre des logiques de conception et des logiques d’action.
Le corpus théorique proposé pour l’analyse des usages articule l’approche des outils (Simondon, Norman), celles des représentations (Goody, Verges) et l’analyse de la tâche et de l’activité (Leplat, Hoc). Elle met clairement en évidence la relation qui existe entre la représentation que l’on a d’un objet technique et les compétences mises en œuvre pour son appropriation. Nous y discutons particulièrement la notion de dispositif numérique d’action conjointe (Foucault, Widmer) qui crée un dédoublement du social qui fixe à la fois les règles et les ressources que l’on retrouve dans les usages.
La méthode présentée reprend une expérimentation dont la finalité est la construction de l’interface d’une application pour le web qui doit aider des décideurs à constituer une équipe projet. Nous présentons particulièrement comment nous avons utilisé les représentations saillantes des individus pour faciliter l’appropriation de l’interface.
Enfin nous discutons et mettons en perspective la nécessité d’une telle démarche pour replacer l’utilisateur au centre des développements des applications et usages des objets numériques.