861.3
La Visibilité Dans L'espace Des Réseaux Numériques Est-Elle Un Avatar De La Corporéité ?

Tuesday, July 15, 2014: 4:00 PM
Room: Booth 66
Oral Presentation
Jean-François BLANCHARD , Université Européenne de Bretagne, LORIENT, France
Le domaine de la visibilité, ce lieu où l’on donne-corps en livrant à la perception cognitive, peut-il être analysé comme un terrain de convergence entre les formes sociales matérielles de corporéité et leurs avatars virtuels dans les techniques de l’information et de la communication ? Les aspirations à la visibilité – individuelle ou collective - dans l’espace des réseaux numériques ne s’abstraient pas de toutes formes de corporéité et de leurs attributs symboliques et esthétiques.

La communication se propose d’aborder cette question  sous les angles anthropologique et phénoménologique, Le terrain étudié est constitué à partir d’un corpus de sites, blogs, réseaux sociaux dans un domaine d’usage précis : le web en langue bretonne (200 000 locuteurs). Il est complété d’entretiens. Les inférences entre langue, visibilité, corporéité seront explorées dans un contexte où les représentations du corps associées à la langue émergent comme une forme de filiation inversée. Symbolique et imaginaire interagissent autour d’une reconstruction identitaire dans des cadres sociaux. Sur le web, le fait linguistique se trouve étayé par un discours iconique articulé autour des formes sémiologiques du corps et son appartenance culturelle. Les registres empruntés par ce discours sont tantôt ceux de l’ironie, la dérision, tantôt ceux d’une représentation symbolique et esthétique – au sens kantien, porteuse de valeurs, tantôt ceux d’une idéologie traçant les contours d’une altérité.  Les sources en sont les références du passé et l’espace créatif du jeu.

La médiatisation des formes de corporéité est ici en question. Le virtuel ne s’oppose pas au réel, il vient le  complémenter. Dès lors il est proposé dans une démarche heuristique de réinterroger les clivages tels que corps- esprit, nature-techniques et d’ouvrir  l’espace des techniques du corps  au champ de la perception cognitive  dans les réseaux numériques dès lors qu’ils font sens  et s’analysent en faits sociaux.