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Le Travail Migrant Temporaire: Une Nouvelle Figure Du Paternalisme Gestionnaire Dans La Division Internationale Du Travail? Le Cas Du Canada
Le Travail Migrant Temporaire: Une Nouvelle Figure Du Paternalisme Gestionnaire Dans La Division Internationale Du Travail? Le Cas Du Canada
Thursday, July 17, 2014: 8:40 AM
Room: 415
Oral Presentation
Les flux migratoires ont historiquement accompagné les mutations du travail. Depuis quelques années, la transformation qualitative et l’expansion de ces flux tendent à réorienter les politiques publiques en matière d’immigration et d’emploi. À l’échelle internationale, le phénomène migratoire a laissé progressivement place à celui de la mobilité professionnelle temporaire, notamment à la faveur de la financiarisation de l’économie et de l’externalisation croissante des activités des entreprises. Au Canada, cette transition, se traduit par la mise en place et le développement de programmes de travailleurs étrangers temporaires qui drainent une main-d'œuvre présente dans plusieurs secteurs, de la transformation industrielle aux services comme l’hôtellerie/restauration et les télécommunications. Elle provient de divers pays du Sud, dans le cadre d’accords commerciaux ad hoc ou d’État à État. Ce phénomène soulève plusieurs interrogations. Qu’en est-il des impacts de ces programmes sur la structure de l’emploi, le rapport salarial et la régulation du travail? Dans quelle mesure ces programmes, conçus pour gérer localement les flux du travail migrant temporaire, mais qui s’inscrivent dans une dynamique transnationale, redéfinissent-ils certaines figures de la division internationale du travail? Dans cette étude, l’examen des discours et des pratiques des entreprises engagées dans ces programmes montre à quel point leurs stratégies de gestion sont imprégnées par un paternalisme managérial omniprésent dans l’ensemble des chaines de valeur des secteurs affectés par ces flux (hôtellerie, télécom, agro-industrie notamment). Ce paternalisme se distingue de celui qui a caractérisé l’histoire de la relation salariale en ce qu’il semble relever d’une figure nouvelle de la division internationale du travail. Cette communication dresse un bilan critique de ces programmes en s’interrogeant sur la logique de leur gestion « publique » réalisée en étroite collaboration avec ces entreprises et en examinant leurs retombées en termes de structure de l’emploi, de rapport salarial et de droits sociaux du travail