215.10
Corps En Mouvement : L'expérience De La Marche Chez Les Femmes aînées Immigrantes à Montréal

Saturday, July 19, 2014: 10:00 AM
Room: Booth 40
Distributed Paper
Mathilde PLARD , Geography, CNRS - University of Angers, Angers, France
Anne QUENIART , Sociology, UQAM, Montreal, QC, Canada
Michèle CHARPENTIER , UQAM, Montreal, QC, Canada
Dans le cadre d’une étude en cours sur les « femmes aînées immigrantes et leur rapport au vieillissement » menée à Montréal, les expériences du vieillissement dans le rapport à soi et à son corps sont notamment interrogées. Les données présentées dans cette communication sont issues de 15 focus groupes, soit 90 femmes d’origines et de communautés culturelles différentes et ayant des parcours migratoires variés. À partir de ces données, le quotidien de ces femmes immigrantes est présenté à travers une pratique commune : la marche. Les analyses comparatives des verbatims ont en particulier permis de saisir l’importance accordée au mouvement. La marche en particulier atteste d’une volonté unanime dont elles font preuve, celle de rester autonomes et indépendantes. Il s’agit là d’un résultat de recherche que l’on retrouve dans tous les focus-groupes. En effet, quel que soit l’âge de la personne, son autonomie, son origine culturelle, ses pratiques religieuses, son parcours migratoire ou son statut familial, la marche est une façon de pratiquer et de vivre son environnement – son espace vécu. Au-delà d’une vision qui pense le vieillissement en termes de limites et d’incapacités, nous mobilisons le prisme du mouvement pour montrer comment ces femmes s’adaptent à leurs corps pour rester autant que possible en cohérence avec leur environnement. Nous mettrons en évidence dans cette session que si le fait de vieillir et de connaître des limites physiques peut représenter des obstacles dans les déplacements de tous les jours, cela ne les remet pour autant pas en question de façon définitive. Par ailleurs, nous montrerons ce que cette attitude de la marche dit de la personne qui la pratique. Les déplacements et les mouvements au quotidien permettent par exemple d’activer les relations sociales.