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Sélectionner, Attirer, Sacrifier : La Gestion Du Logement Et De L'espace Urbain à Detroit (Etats-Unis) Et Saint-Etienne (France)

Wednesday, July 16, 2014: 4:00 PM
Room: 422
Oral Presentation
Henri BRICHE , Political Science, University of Saint Etienne, Saint-Etienne, France
Cette communication a pour objectif d’étudier l’impact des défis posés par les villes en déclin urbain sur le logement en tant que tel ainsi que le territoire urbain dans son ensemble dans deux shrinking cities (Detroit, Etats-Unis et Saint-Etienne, France). Cette comparaison permet de révéler des tendances et des stratégies différentes quant à la question du logement et la gestion du territoire municipal en crise.

A Detroit, le rétrécissement urbain (rightsizing) est devenu l’une des priorités sous le mandat de Dave Bing à travers le plan à long terme baptisé Detroit Works Project. La crise sans précédent qui frappe la ville (le taux de vacance a bondi de 120% en 10 ans) l’oblige à déployer un plan massif de démolition et de requalification de l’espace urbain. La ville étant composée à 85% de maisons et la très faible densité urbaine ont conduit le pouvoir local à cibler des « enclaves durables » autour de quartiers considérés comme stables. Cette stratégie a recours principalement à la gentrification le long du Woodward Corridor (lofts) attirant une ‘classe créative’ blanche et à la concentration d’investissements dans de rares quartiers de classe moyenne, mais délaissant le reste de la ville à majorité noire.    

A contrario, la ville de Saint-Etienne refuse à ce jour de reconnaître un quelconque rightsizing de la ville : la démolition n’est pas à l’ordre du jour, le pouvoir local restant persuadé que la ville a le potentiel pour retrouver une dynamique de croissance. Ville assez dense et en majorité composée d’immeubles, Saint-Etienne place son renouveau autour de la valorisation de quartiers ’créatifs’ situés au cœur de la ville et axés autour d’une offre de logements et d’équipements culturels de haut standings. Néanmoins, l’inadéquation de l’offre avec les caractéristiques socioéconomiques des habitants conduit aujourd’hui à un échec de la revitalisation urbaine.