520.1
Résister à La Précarisation Du Travail Dans Une Sidérurgie Brésilienne : Malgré Le Syndicat ?

Friday, July 18, 2014: 10:30 AM
Room: 415
Oral Presentation
Flaviene LANNA , École Hautes Études Sciences Sociales, France
En fonction du principe de l'unicité syndicale, le Syndicat des métallurgistes de Ouro Branco et base (SINDOB) est le seul syndicat à représenter les travailleurs de la métallurgie et de la sidérurgie dans la région de la Vallée du Paraopeba située dans l'État de Minas Gerais au Brésil. Le SINDOB est notamment le syndicat qui représente la moitié des 6.000 travailleurs directs (et un dixième des 4.000 travailleurs sous-traitants) de l'ancienne sidérurgie Açominas, une entreprise étatique privatisée en 1990 et aujourd'hui détenue par le groupe brésilien Gerdau, 14e producteur d'acier dans le monde. Une enquête par entretiens a été menée auprès de quelques dirigeants syndicaux et de quelques salariés de cette sidérurgie dans le cadre d'une thèse de doctorat sur les formes de résistance non institutionnalisée des travailleurs. Les dirigeants syndicaux interviewés – trois directeurs et le président – affichent leur politique auprès de la Gerdau : « négocier ». Ils expliquent que la relation capital-travail dans la sidérurgie est aujourd'hui « tranquille » grâce à ce « partenariat » établi depuis de longues années avec le groupe sidérurgique. Les bouleversements de l'organisation du travail dans cette entreprise – commencés par « l'assainissement » financier et administratif d'avant la privatisation et suivis par la politique managériale du groupe Gerdau – ont changé le scénario du travail et de l'emploi dans toute la région. Dans un contexte de précarisation sociale du travail, nous souhaitons discuter les relations entre la politique syndicale de la « négociation » et la fragmentation des résistances des travailleurs face aux restructurations du travail.