JS-72.6
Initiatives Collectives De Création D'activités, Circuits Courts De Production Et Citoyenneté Au Travail Au Brésil

Friday, July 18, 2014: 4:30 PM
Room: 301
Oral Presentation
Carole YEROCHEWSKI , Université de Montréal, CRIMT, GIREPS, Canada
L’économie solidaire au Brésil regroupe des travailleurs (informels, chômeurs, pauvres des périphéries urbaines, travailleurs ruraux) ainsi que des organismes communautaires, des mouvements de foi et des syndicats de la CUT (la Centrale unique des travailleurs, principale confédération syndicale au Brésil). Elle a impulsé des formes de développement local reposant sur la notion de circuits courts de production et de souveraineté alimentaire. Ces formes prennent appui sur l’organisation en coopératives autogérées d’agriculteurs familiaux et sur la mobilisation des Communautés traditionnelles (Quilombas, etc.) qui réinvestissent leur savoir faire en matière d’exploitation écologique des ressources naturelles. Elles associent les Catadores, personnes qui ramassent et trient les matériaux recyclables. L’économie solidaire consiste  aussi dans des « chaînes de valeur » qui regroupent, par exemple, des coopératives assurant la production du coton écologique jusqu’à la fabrication des vêtements, et leur commercialisation selon une politique de prix accessibles aux familles à faible revenus.

Ces initiatives collectives montrent que la redistribution de richesses s’opère en amont même de leur production, dans les choix de filière d’activité en relation avec les communautés locales. Ces initiatives donnent aussi un contenu concret à ce que peut être la citoyenneté au travail, qui consiste à remettre en cause les divisions traditionnelles entre concepteur et exécutant / intellectuel et manuel, et aussi entre travail marchand et travail de reproduction sociale. Ces réalisations questionnent enfin les notions de démocratie et de représentation collective. L’étude de cas menée au Brésil auprès de syndicats et du Forum brésilien de l’économie solidaire indique que les initiatives se constituent comme des modèles alternatifs quand elles font appel à des formes participatives et délibératives de démocratie et non au processus habituel d’agrégation des intérêts par des syndicats, qui ont tendance à reproduire les pratiques dominantes.