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Pierre Monbeig: Les Différents Traits D'un Entrepreneur Scientifique

Friday, July 18, 2014: 9:00 AM
Room: Booth 49
Oral Presentation
Glauber SEZERINO , École Hautes Études Sciences Sociales, France
En 1957 la création à l’Université de Paris de l’Institut des Hautes Etudes de l’Amérique Latine visait à donner plus de visibilité scientifique aux études sur cette aire culturelle jusque-là peu développé. Depuis sa création et jusqu’à 1977, cet Institut a été dirigé par Pierre Monbeig. Géographe des franges pionnières, il a été ensuite future Directeur Adjoint pour les Sciences Humaines au CNRS  et créateur d’une importante plateforme institutionnelle pour les études latino-américanistes en France, le Centre de Recherche et Documentation sur l’Amérique Latine. L’analyse de la trajectoire de Pierre Monbeig est particulièrement révélatrice des dynamiques, à la fois sociales et scientifiques, visant à développer les échanges entre la France et le Brésil. Notamment lorsqu’on se penche sur sa participation dans la création des institutions responsables pour des échanges scientifiques et universitaires. D’une part, son rôle précurseur pour la géographie humaine au Brésil grâce à son séjour avec la mission française ou encore son mandat comme président de l’Association des géographes brésiliens entre 1936 et 1946, sont révélateurs d’un projet qui visait le rapprochement scientifique et institutionnelle entre les deux pays. On peut s’interroger également sur son rôle particulièrement actif en tant que maillon fort d’une « chaine de savoirs » de toute une génération des géographes brésiliens et français et « patron » d’une école de pensée sur les franges pionnières qui est loin d’être négligeable. D’autre part, son séjour au Brésil ne le permet pas de participer activement dans le processus d’autonomisation de la géographie en tant que discipline universitaire vis-à-vis de l’histoire. Or, l’hypothèse est qu’en occupant une position marginale dans le champ en raison de cette expérience à l’étranger, Monbeig s’est orienté vers l’international. L’analyse de sa trajectoire offre l’occasion de saisir les mécanismes institutionnels à l’œuvre dans la création des nouveaux réseaux scientifiques.