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L’Impact Sur Les Conditions De Travail Et d’Emploi De l’Arrivée d’Uber Dans l’Industrie Du Taxi : Une Comparaison Québec-Mexique.

Thursday, 19 July 2018: 18:00
Location: 711 (MTCC SOUTH BUILDING)
Oral Presentation
Emilie AUNIS, CRISES (centre de recherche sur les Innovations Sociales), France
Leticia POGLIAGHI, Universidad Nacional Autonoma de Mexico, Mexico
Frederic HANIN, Université Laval, Canada
L’arrivée d’Uber au Mexique en 2013 et au Québec en 2014 a suscité de nombreuses mobilisations de la part des chauffeurs de taxi. Se présentant dans un premier temps comme une société de covoiturage, ainsi non soumise à la réglementation de l’industrie du taxi. Cependant, l’entreprise réalise de fait le lien entre des chauffeurs et des passagers. Pour autant, et malgré la volonté de nier toute relation d’emploi avec les chauffeurs impliquant une relation de subordination, l’entreprise impose différentes formes de contrôle de l’activité aux chauffeurs. C’est à ces formes de contrôle que la communication est consacrée, à partir d'entrevues avec des chauffeurs et des représentants des entreprises, ainsi que la documentation législative.

L’activité du taxi est une forme très particulière de travail et d’emploi, traditionnellement exclue du cadre général des rapports collectifs. D’où le développement de formes hybrides d’encadrement et de contrôle de l’activité, entre le salariat et le travail indépendant. Cependant, à certains égards, les spécificités de l’activité du taxi sont devenues des caractéristiques plus générales des rapports de travail dans la « nouvelle » économie, et plus largement dans le secteur des services. Le vocable « d’ubérisation » du travail et de l’emploi traduit bien cette perspective de généralisation, et même de modèle, des nouveaux rapports au travail et à l’emploi à l’ère du « digital labor ».

Les cas québécois et mexicains seront ainsi comparés afin de mieux saisir les enjeux pour l'emploi dans les deux pays sur les conditions de travail des chauffeurs et sur le diptyque autonomie/dépendance de la relation d'emploi. Il s’agira d’examiner précisément les modalités d’encadrement et de contrôle de l’activité portées par les intermédiaires classiques et par Uber pour mieux saisir ce que l’arrivée d’un nouvel acteur transforme dans les relations d’emploi et les conditions de travail dans le secteur.