Face Aux Inégalités Environnementales, La Mise Au Vert d’Un Groupe Minoritaire :Engagements Musulmans Et Mobilisations Partisanes En Belgique Et En France

Wednesday, 9 July 2025: 13:30
Location: SJES001 (Faculty of Legal, Economic, and Social Sciences (JES))
Oral Presentation
Lucas FAURE FAURE, GERME - Université Libre de Bruxelles, France
Cette communication s’intéresse aux mobilisations en faveur de l’écologie populaire en Belgique et en France, en soulignant le rôle que joue le facteur religieux au sein de celles-ci. Il semble en effet heuristique de penser ensemble l’émergence d’un militantisme associatif qui conjugue un ancrage dans les milieux populaires, communautaires et religieux, avec les causes écologistes. Ces engagements pour l’écologie s’articulent à d’autres revendications sociales : accès à un logement décent, revendication d’une meilleure mobilité à l’échelle de la ville, dénonciation des pollutions de certains quartiers, etc. Pour les acteurs de l’écologie populaire, la transition écologique ne saurait être détachée d’une transition sociale, d’où l’impérative nécessité de lier l’analyse de la protection de l’environnement à celle de la lutte contre les inégalités sociales et politiques.

Cette communication met en lumière la participation politique d’individus et de groupes sociaux souvent appréhendés comme peu enclins à s’engager politiquement. Loin d’un cadrage politico-médiatique sensationnaliste du lien entre quartiers populaires et écologie, l’accent est mis sur les modalités routinières d’entrée en écologie.

Je postule l’existence de trois pôles des mobilisations écologiques : le pôle des quartiers populaires, le pôle religieux et le pôle partisan. Ces trois pôles recoupent en creux des différences générationnelles, genrées, de CSP, qui dessinent des profils hétéroclites de militants. Surtout, ces pôles, qui doivent être pensés de manière relationnelle, ne sont pas mutuellement exclusifs et sont susceptibles de se chevaucher. Si on retrouve des individus engagés sous un label de l’« écologie populaire », d’autres utilisent au contraire l’écologie comme une pratique élitiste. Ce clivage est structurant au sein du groupe enquêté : s’agit-il de proposer un mode alternatif d’écologie ou de rejoindre une écologie mainstream ? La communication souligne autant les convergences dans les formes d’engagement écologiques d’un groupe minoritaire, que les divergences, voire les stratégies de distinction enson sein.