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Des « Cyber-Résistants »? Résister Aux Pratiques Militantes En Ligne Au Sein Du Parti Socialiste
Helen Margetts parle de « cyber-parti », au sens où un parti tendrait à se détacher des structures traditionnelles et des modes de communication en face à face et privilégierait la machine sans intermédiaire humain (Margetts, 2006). Le PS serait-il en train de se transformer en « cyber-parti » ; tendance déjà amorcée en septembre 1998 avec la création d’une section virtuelle, Temps réels ? Ou reste-t-il fortement ancré dans des modes d’organisation traditionnels, réduisant les pratiques numériques à des effets d’affichage ?
Notre analyse se base sur un questionnaire diffusé auprès des militants PS (n=504) afin de dégager le profil sociodémographique du « cyber-militant » et du « militant-résistant » ; ainsi que sur 45 entretiens, réalisés auprès des militants PS au sein des Fédérations de Paris, de Gironde et des Alpes-Maritimes.
Nous verrons qu’au-delà de personnes âgées ou incompétentes sur la Toile, il existe de jeunes militants revendiquant les vertus de la militance sans l’intermédiaire de l’écran, préférant « le contact humain, au cœur même du socialisme » ; ou de façon plus modérée, se refusant à utiliser certains types d’outils numériques.
Référence citée Margetts H., « Cyber Parties », in Katz, Crotty (eds), Handbook of Party Politics, 2006, p. 528-535