246.5
Enjeux Des Productions Artistiques Des Personnes En Situation De Handicap Mental

Tuesday, July 15, 2014: 11:30 AM
Room: Booth 43
Oral Presentation
Martine CORRAL-REGOURD , Université Toulouse Capitole, Toulouse, France
Cette proposition de communication a pour objet les enjeux relatifs aux  productions artistiques –dans le champ des arts plastiques - des personnes en situation d’handicap mental.

Les production d’Art-thérapie se présentent comme des modalités de mise en oeuvre du concept foucaldien d’Empowement de la santé, permettant à chacun de devenir acteur de sa propre vie, en vue de rendre la qualification d’handicap définitivement obsolète.

L’exposition publique et la conservation de ces productions permettent effectivement une inclusion dans le champ social. Mais elles suscitent des interrogations de deux ordres.

D’une part, interrogation relative au  lieu d’exposition et de conservation : où exposer, comment conserver ? Dans un local périphérique à l’établissement de soins, dans un espace autonome, a fortiori dans un musée, relèvent de solutions différentes voire opposées. Les productions peuvent apparaître  soit comme un témoignage de la médiation thérapeutique, une production co-écrite avec le personnel soignant, soit en s’institutionnalisant partager le statut des musealia.

 D’autre part, il convient d’analyser les modalités selon lesquelles les œuvres sont exposées - ou vendues - . L’auteur de la production -  ou son représentant légal - est seul titulaire du droit de divulgation. Pour certaines pathologies,  le droit commun s’applique sans difficulté. En revanche pour des troubles rendant la personne particulièrement fragile et isolée, comment concevoir les protocoles mis en place pour protéger ces personnes ? En s’insérant dans le marché de l’art, le risque est dialectiquement de générer un processus de marchandisation au détriment de ces personnes.

Cette communication se fondera sur un panel d’entretiens conduit auprès de soignants dans des établissements français (Hôpital Sainte Anne, Hôpital Maison Blanche, à Paris, CHU de Toulouse), auprès des représentants d’associations ( société française de psychopathologie de l’expression et Art-Thérapie), des directeurs de musées d’art brut à Lille, à Lausanne,  sur  l’analyse des protocoles en cause.