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L'évolution De La COMPétence En Organisation Des Collections De Documents Numériques: Le Cas De L'entrée Dans L'enseignement Supérieur

Thursday, July 17, 2014: 6:45 PM
Room: Booth 43
Oral Presentation
Jerry JACQUES , Groupe de Recherche en Médiation des Savoirs (GReMS), Université catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve, Belgium
Pierre FASTREZ , Groupe de Recherche en Médiation des Savoirs (GReMS), Université catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve, Belgium
La fracture numérique de second degré (Hargittai, 2002) pose le problème des écarts de compétences médiatiques entre les utilisateurs. Dans un contexte où de plus en plus d’informations sont disponibles (Gantz & Reinsel, 2011), où l’accès à ces informations est toujours plus fragmenté entre des contextes différents (Jones & Teevan, 2007), et où la dimension sociale des objets médiatiques se complexifie, la compétence à organiser ces informations devient fondamentale.

Cette compétence d’organisation correspond à la capacité à imaginer des structures pertinentes et à les implémenter à l’aide d’outils matériels ou logiciels. Dans les usages, cette compétence à organiser s’actualise aussi bien dans des activités de recherche, que de gestion des flux d’informations, ou de stockage (Jones, 2008).

Une série d’interviews d’étudiants réalisées avant et après leur entrée à l’université fait apparaître que les plus compétents sont ceux les mieux capables de percevoir, d’adopter et de modifier les affordances (Norman, 1990) offertes par leur environnement. Trois catégories d’affordances peuvent être dégagées: sociales, techniques et informationnelles. En situation, la compétence d’organisation consiste donc pour l’utilisateur à prendre parti des affordances et contraintes des outils adoptés afin d’aménager l’environnement technologique pour le faire correspondre à la structure de l’activité de l’usager, de sorte qu’il soutienne au mieux celle-ci (Kirsh 1995).

Trois hypothèses alternatives sont avancées quant aux facteurs de développement de cette compétence : l’intensité des usages des médias (Schradie, 2011), la variété des contextes sociaux dans lequel les usages se développent (Ito et al., 2009), et finalement, le rôle de stimulateur des relations sociales de l’utilisateur. Nos premières observations semblent indiquer que, plus encore que l’intensité ou la variété des usages, l’entourage des usagers joue un rôle primordial dans le développement de la compétence d’organisation, en ce qu’il crée des opportunités d’échange et de confrontation de pratiques médiatiques.