274.3
De La Surhumanisation Religieuse a La Deshumanisation Sociale DES Albinos Enquête Sur Le Processus De Négation De l’Humanité Des Minorités En Afrique Subsaharienne

Friday, 20 July 2018: 09:05
Location: 713A (MTCC SOUTH BUILDING)
Oral Presentation
Claver BIBANG, Université de la Sorbonne Nouvelle Paris 3, France
L’Albinos, minorité visible en Afrique, est dans un processus permanent de déshumanisation, sa couleur, qui n’est pas ethnique, mais génétique (déficit de mélanine), constituant, par le pouvoir quasi divin qu’on lui confère préalablement, l’élément axial du stigmate dont il est l’objet. Elevé au-dessus de l’humain du fait de sa peau blanchie, toute violence contre l’Albinos n’est alors plus vécue comme un crime, constituant désormais le droit de l’homme ordinaire à exploiter les pouvoirs qui lui sont faussement prêtés. Ainsi, le rejet de l’Albinos, transformé en groupe ethnique à part, s’explique dans une superstition mercantile que Patrick Imbert appellerait « un stéréotype de croyance »[1]. L’albinisme, attribut génétique qui fait prétexte à la stigmatisation sociale du groupe ethnique ainsi constitué, repose donc également sur la cupidité de différentes personnalités africaines, en mal d’enrichissements rapides et sans effort, qui vont consulter des prêtres traditionnels véreux, dans le farouche espoir - qui est aussi une conviction identitaire séculaire - que par l’exploitation rituelle du corps de l’Albinos ainsi rendu extraordinaire, l’ascension de l’échelle sociale et la réussite matérielle sont garanties. Comment la télévision rend-elle compte de cette barbarie instituée, ainsi que les méthodes de sa cessation ?

[1] Patrick Imbert, « Le Stéréotype de la croyance que la vie est un jeu à somme nulle et sa remise en question au Brésil, au Canada et dans les Amériques », in Brésil / Canada : Visions, Paysages et Perspectives, de l’Arctique à l’Antarctique, Rio Grande do Sul, Editions Abecan/Furg, 2006, pages 147 à 162.