547.2
Analyse Des Relations De Pouvoir Dans La Sous-Traitance Dans Les Réseaux d’Entreprise

Thursday, 19 July 2018: 08:45
Location: 711 (MTCC SOUTH BUILDING)
Oral Presentation
Martine D'AMOURS, Université Laval, Canada
Louise BRIAND, Université du Québec en Outaouais, Canada
Face aux injonctions contemporaines du capitalisme financier, et dans le contexte de mondialisation des systèmes productifs, on assiste au déploiement de stratégies d’externalisation de diverses fonctions, centrales ou périphériques, qui se traduisent par des configurations de la relation d’emploi très éloignées de la relation binaire classique : sous-traitance, travail en intérim, franchisage, travail indépendant.

Ces configurations organisationnelles ont pour effet d’accroître la division du travail, mais aussi de transformer le cadre de la relation d’emploi, en l’encastrant dans une relation de type commercial. En conséquence, les travailleurs concernés subissent les effets du contrôle d’organisations qui n’ont pas à leur égard le statut juridique ni les responsabilités d’un employeur, et leurs conditions de travail et d’emploi ne dépendant plus uniquement des stratégies de l’entreprise employeuse, mais, de plus en plus, de la nature des relations inter-entreprises (Flecker et Meil, 2010). La littérature scientifique révèle par ailleurs que ces impacts varient selon les dimensions analysées, selon les ressources des groupes de travailleurs et selon les arrangements institutionnels nationaux, sectoriels et locaux.

En prenant appui sur deux études de cas au Québec - industrie de la volaille et services en technologie de l’information -, cette communication identifie dans un premier temps les rapports sociaux auxquels prennent part des travailleurs impliqués dans des relations de sous-traitance, ainsi que les ressources sur lesquelles ils prennent appui pour développer leur rapport de forces. Les rapports et les ressources sont ensuite analysés à la lumière de l’organisation de la chaine de valeur ou du secteur de l’industrie, de l’état du marché du travail, des choix stratégiques des entreprises et des modes de gestion privilégiés dans chacune des industries. En guise de conclusion, la communication explore les formes possibles de la protection et de la représentation collective des travailleurs dans le contexte de ces nouvelles configurations.